La voiture électrique est chère : vrai ou faux ?

On affirme que les véhicules électriques sont plus chers que les véhicules thermiques (diesel ou à essence). Cette idée n’est pas totalement correcte, car il ne suffit pas de comparer le prix d’achat des véhicules. Faire une comparaison des prix selon leur équivalent ne permet pas d’affirmer si tel ou tel modèle est plus cher. Il faudra voir les coûts d’entretien, les aides dont l’acheteur peut bénéficier, les coûts de recharge ou de carburant, etc. Les facteurs d’évaluation sont nombreux et il faudra se pencher sur chacun d’entre eux pour réussir à déterminer quel modèle est plus cher qu’un autre.

Des prix en baisse constante depuis 2010

Pour effectuer la comparaison, on va prendre la Peugeot 208 comme référence. Vers décembre 2020, le prix de départ de la Peugeot 208 version essence (PureTech 75) et version diesel (BlueHDi100) étaient de 16 000 € TTC et 18 500 € TTC. Pour la version électrique, e-208, il fallait prévoir le double de la somme, soit 32 700 €, pour le modèle le mieux équipé de la gamme (hors bonus écologique et les diverses aides).

Une dizaine d’années auparavant, seule la Peugeot iOn (d’entrée de gamme) affichait un tel prix, avant que la marque ne casse ses prix pour écouler ses stocks. On peut également citer la Peugeot 206 (1.1 Trendy 3 portes), plus spacieuse, mais moins chère, affichant un prix de départ de moins de 12 000 €. Les versions électriques coûtaient à l’époque quasiment 3 fois plus cher chez le même constructeur. Les consommateurs restent encore hésitants sur le fait de débourser le double du prix d’une thermique pour pouvoir rouler de façon éco-responsable. C’est pour cette raison que les États européens proposent aux automobilistes et aux entreprises de nombreuses aides financières afin qu’ils puissent s’équiper de véhicules rechargeables ou 100% électriques.

Bonus, primes à la conversion et surprime ZFE

Afin d’inciter les consommateurs à passer vers l’électrique, les États européens ont mis en place des aides financières. Ces aides ont pour rôle de combler l’écart de prix existant entre la voiture électrique et son équivalent thermique. De telles aides sont importantes puisque les véhicules électriques coûtent un peu cher en raison de la batterie qui influe énormément sur les tarifs. Toutefois, des progrès sont en cours afin de diminuer petit à petit le prix d’achat des voitures électriques. Début 2021, les véhicules électriques dont le prix se situe en dessous de 45 000 € TTC bénéficient d’un bonus de 6 000 € auprès du gouvernement. Pour la Peugeot e-208, le prix descend donc à 26 700 € TTC. Les ménages les plus modestes peuvent, quant à eux, être éligibles à la prime à la conversion, d’un montant de 5 000 €, s’ils acceptent de se séparer et de détruire leur ancien modèle à essence ou diesel. Le prix de la Peugeot e-208 baisse encore une fois et affiche la somme de 21 700 € TTC. La différence de prix entre les modèles thermique et électrique n’est plus que de 5 700 € pour l’essence et 3 200 € pour le diesel.

Enfin, on peut encore compter la surprime de 2 000 € accordée aux personnes travaillant et/ou habitant dans une zone à faible émission (ZFE). Sans oublier l’exonération totale ou partielle de la carte grise, dont le montant dépend de la région où se trouve l’automobiliste.

Une assurance moins coûteuse

Il est à savoir que l’assurance, les frais courants d’entretien et le budget énergie d’un véhicule électrique sont plus bas que ceux des véhicules thermiques équivalents. De plus, les assureurs veulent pratiquer des tarifs préférentiels auprès des conducteurs de véhicules électriques puisque cela leur permet d’attirer de nouveaux clients et de donner une image éco-responsable à leur entreprise. Malgré la présence d’un moteur plus puissant développant un couple plus important, les assureurs restent convaincus que les utilisateurs de véhicules électriques sont plus prudents sur la route. Ils sont notamment au courant du fait que la majorité des voitures électriques sont équipées de dispositifs d’aide à la conduite qui ont pour rôle de limiter le risque d’accident. Les compagnies d’assurance n’hésitent pas à proposer des grilles tarifaires avec une réduction pouvant atteindre les 30% par rapport aux modèles thermiques. Attention toutefois à bien vérifier que la batterie est couverte par les garanties accordées avant de procéder à la signature du contrat.

Des coûts d’entretien moins importants

Le premier avantage des véhicules électriques par rapport aux véhicules thermiques en termes d’entretien ? La vidange. Il n’est effectivement pas nécessaire de penser à faire une vidange pour les utilisateurs de voitures électriques puisque ces derniers ne requièrent pas d’huile-moteur pour fonctionner. De même pour le remplacement du filtre à huile, du filtre à air et du filtre à carburant. Sans oublier l’absence de pièces d’allumage telles que les bougies, le faisceau de raccordement, etc. L’entretien d’une voiture électrique est moins cher. De plus, ces modèles de véhicules sont dotés d’une pédale d’accélérateur qui permet d’immobiliser totalement le véhicule lorsqu’elle est relâchée, permettant de faire perdurer les plaquettes et les disques des freins jusqu’à plus de 200 000 km. Les passages en atelier seront moins fréquents et les factures moins élevées. D’une manière générale, les seuls entretiens nécessaires sur une voiture électrique concernent surtout le remplacement des pneus, dont la durée de vie dépend essentiellement du style de conduite du conducteur. Mais aussi, le remplacement des essuie-glaces et du filtre à pollen qui permet de conserver un air propre à bord du véhicule.

Les véhicules électriques sont plus chers : vrai ou faux ?

Après avoir étudié chaque point cité précédemment, on peut facilement affirmer que la voiture électrique présente un investissement moins important. Le seul point où l’électrique est plus chère que le thermique c’est au niveau du prix d’achat; or les différentes aides locales permettent déjà d’alléger énormément ce tarif. De plus, la recharge électrique coûte nettement moins cher que le carburant : 0,1344 € TTC le kWh au tarif réglementé EDF contre jusqu’à 2€ le carburant. Ainsi, sur le long terme, le modèle électrique présente un investissement plus rentable que le thermique.